Ça a failli dégénérer hier en fin de matinée entre éléments du poste de police de Wakhinane Nimzatt et chauffeurs de taxi-clandos de la commune. La cause est que plusieurs chauffeurs ont été transportés et jetés sans ménage dans les grilles du violon par les po-liciers, et leurs véhicules immobilisés dans l’enceinte du poste de police.
Ayant du mal à contenir leur co-lère, les jeunes chauffeurs, épaulés par leurs parents et amis, ont vite barricadé le rond-point sis à la chaîne alimentaire Edk, stoppant la circulation routière. Ils menaçaient de franchir en masse le portail du poste de police pour libérer leurs camarades retenus depuis 3H tours d’horloge. Le face-à-face très tendu va perdurer avant que le Commandant qui n’a donné aucune explication aux responsables des garages et autres émissaires dépêchés pour arrondir les angles, ne cède à la pression qui montait de plus en plus. Vers 16H, les portes des grilles sont ouvertes et les gardés à vue sont libérés, sans aucune explication, ni motif décliné, à tour de rôle et laissés rejoindre leurs collègues. Mais la pression ne baisse pas pour autant, car ces chauffeurs rejoignent directement leurs collègues fron-deurs, décidés à crever l’abcès.
Ils improvisent alors un point de presse pour crier leur colère.L’un des porte-parole du jour, Yankhoba Ngom, étale leurs frustrations quotidiennes et les tracasseries journalières subies de la part des agents de la circulation qui leur réclament entre 1 000 et 2 000FCfa à chacun, tous les matins. Le chauffeur de taxi revient sur tout : «Les faits d’aujourd’hui ont commencé pendant que des agents de la police de Wakhinane Nimzatt faisaient une opération.Les opérations , on en a l’habitude, mais aujourd’hui, ils sont venus en nombre, non seulement pour contrôler les voitures, mais en même temps amener des chauffeurs parmi nous et les mettre dans les violons, sans aucune notification.» Yankhoba Ngom qui dit avoir approché le chef de service du poste de police sans succès, vilipende les agents chargés de la circulation routière.
«Chaque garage de la commune est obligée de verser 500 FCfa par jour aux agents de police qui sont dans la circulation. Mais si on t’arrête dans la circulation, tu donnes 1 000 ou 2 000 FCfa. A Wakinane Nimzatt, on a plus de 1500 voitures qui sont compilés dans les 14 garages, sans compter les milliers d’autres véhicules qui circulent sans attaches», renseigne-t-il. Pour mettre fin à leur situation precaire qui rappelle celle des “Allo Taxi”, également empêchés de circuler, les chauffeurs de taxi-clandos réclament leur régularisation et l’enlèvement du vocable “clando” pour celui de «chauffeurs de taxi banlieue».