Au Sénégal, alors que le pays est confronté à une crise politique complexe, le silence de certains intellectuels ne peut passer inaperçu. Depuis plus de deux ans, ils ont choisi de ne plus s’exprimer, ni verbalement ni par écrit, sur les problèmes qui entravent leur propre pays. En réalité, les véritables intellectuels se distinguent par leur courage envers l’intérêt général, plutôt que de favoriser des intérêts personnels ou de groupe à col blanc. Leur patriotisme se manifeste à travers leur dévouement envers la nation, guidé par des principes. Être bien cultivé ne suffit pas ; c’est la manière dont cette connaissance est mise au service de la société qui définit le véritable intellectuel. Les élites et les hautes personnalités servent de laboratoires d’idées et de gardiens de la vérité, de la raison et du discernement. Leur implication dans la marche du pays est associée à l’éthique et à la morale, particulièrement en face de défis sans précédent pour la société dans laquelle ils vivent.
De plus, en période de crise politique, le rôle des éminents cadres et universitaires devient d’une importance capitale. Leur contribution est essentielle pour éclairer les pouvoirs publics, les politiques et les citoyens sur les enjeux, les options possibles et les conséquences de différentes décisions. En ces temps de crise généralisée, ils ont la responsabilité de prendre la parole et de contribuer à la construction d’un Sénégal plus démocratique garantissant un équilibre social durable. Leur silence pourrait être interprété comme une complicité tacite et comme l’absence d’une voix rationnelle au milieu du tumulte politique.
Le peuple sénégalais attend des intellectuels “muets” en ces moments cruciaux un engagement envers la vérité, la cohésion nationale et le patriotisme. Ils devraient participer de manière constructive aux débats portant sur la démocratie, la gouvernance économique, la gouvernance judiciaire, la géopolitique, la géostratégie, la sécurité, et bien d’autres sujets, plutôt que de demeurer dans un calme coupable. Il est temps que les intellectuels sénégalais, tant locaux qu’expatriés, se lèvent pour guider la nation vers des horizons plus stables et égalitaires. Leur rôle ne saurait être sous-estimé dans la création d’un avenir meilleur pour le Sénégal et ses citoyens.
Un grand respect au Professeur Serigne Diop, ancien ministre de la Justice du Sénégal et professeur d’université, un big remerciement à Alioune Sall, juge à la Cour africaine des droits de l’homme, ainsi qu’aux 140 universitaires, juristes, journalistes, professeurs de la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (COSEDDH) de votre courage et promptitude.
Insa Sagna, citoyen sénégalais.